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Rédigé par Whyper | le 10 08 2021

The Order : 1886

Parfois, un seul élement manque et c'est toute la recette qui s'écroule

  Une Londres victorienne, un univers intéressant inspiré Steampunk, des personnages doté d'un sublime charadesign ( jamais on n'aura trouvé les rouflaquettes aussi bien portées). On est tout de suite interéssé par l'aura qui se dégage du titre. Puis on le lance. Et c'est très vite la douche froide au bout d'une heure de jeu.

Une ambiance riche

Le jeu commence à peine et manque de se casser les dents avec un tutoriel mitigé : 3 minutes de cinématiques et quelques QTE plus tard , notre protagoniste s'évade de prison .On nous présente vaguement le contexte jusqu'à un plan d'exposition majeure. Et c'est paradoxalement là, malgré un incipit nonchalant qu'on nous introduit tout le charisme de Galahad : le héros de l'histoire n'hésite pas à fuire le destin en se jetant du haut du beffroi qui lui sert de geôle, seul, contre une armée de chevalier à ses trousses. Simple et efficace, on cherche ensuite dans la plupart des chapitres du jeu à savoir comment notre personnage en est arrivé là. On est tout de suite pris par le jeu, la magie s'oppère. On ose lui laisser une chance de briller.

Techniquement, le jeu est sublime. C'est une claque graphique. Il faudra attendre God Of war en 2018 pour retrouver une telle prouesse. Un filtre vieux film est également présent pour nous permettre de nous immerger pleinement dans une Londres victorienne touchante et bien mise en scène , via tout un tas de lieu célèbre ou insolite: on passe d'un restaurant au sein d'un dirigeable en plein vol au laboratoire de Nikola Tesla avant de se retrouver dans le quartier de Whitechapel. Auditivement, c'est riche, l'OST majoritairement composé d'un orchestre de violons en tout genre donne un ton grave et sombre à l'univers du jeu. On prend un véritable plaisir à se balader dans les maisons closes, les bars, les bas-quartiers et les hôpitaux de l'ancien temps. Le jeu transpire la bonne volonté de vouloir transporter son joueur dans une époque si peu mise en scène dans le milieu vidéo-ludique. Ce pari est réussi, le chara-design des personnages renforce d'autant plus ce sentiment. On s'attache assez vite aux 4 chevalier de la table ronde qu'on suivra tout au long du jeu durant leur traque face à des loups-garou semant la désolation. Malheureusement, c'est le seul pari que le jeu réussi à tenir.

Un faux pas : l'horloge

Des graphismes sublimes, des personnages charismatiques, une ambiance singulière, un immersion qui marche bien. Mais alors, comment le jeu pourrait nous décevoir ? Bon je triche un peu, j'ai volontairement omis de parler du gameplay et du scénario, sauf que detrompez-vous. Ce ne sont pas les points noirs de cet opus. En effet, on est sur du cover shooter classique, rien de neuf. Ca ralentit l'action, c'est vite redondant au bout de 3 phases, c'est tout sauf dynamique et l'IA aux fraises n'aident vraiment pas le joueur à être actif durant ces long moments d'action qui se dilatent.

Toutefois, beaucoup de jeux arrivent à sortir leur épingle du jeu en arborant la même structure de gameplay, notamment la saga uncharted ou Gears of War qui arrivent à briller en enchainant non pas la même phase identique mais plusieurs phases d'actions, des QTE, des cinématiques, de la narration en plein mouvement, des phases de plateformes et d'escalade en ne lachant jamais l'attention du joueur. Ce qui fait qu'on ne ressent au final que peu l'impact des phases de covers qui sont surtout là pour poser l'action dans un espace fermé. Nathan enchaîne course poursuite en jet ski avec QTE, suivi d'une balade en jeep, d'une phase de shoot face à des rebelles avant d'explorer des ruines qui finissent par s'effondrer. L'attention du joueur est aquise et on ne s'ennuie que peu.

Vous l'avez donc compris le plus gros problème de The order, c'est la gestion de son rythme. Tout est raté à ce niveau là. Le jeu prend le parti pris d'etre narratif et nous arrose de cinématiques. Ca n'est pas un problème du moment que ces dernières ne viennent pas casser la progression, quand elles sont bien insérées entre 2 phases d'action sans que le joueur ne lache la manette plus de 2 minutes. Mais là, ce sont des chapitres entiers qui sont sous la forme de cinématique, soit parfois plus de 10 minutes ! Il ne faut pas montrer le jeu vidéo, mais le jouer. L'abondance de cinématique et la redondance des phases de gameplay finissent par occire le peu d'attention qu'il nous reste

Et c'est d'autant plus dommage car le jeu a de bonne idée, le scénario par exemple, même si cliché, connait son lot de rebondissements mais ne prend de la profondeur que dans son épilogue qui ne devrait pas en être un. On nous augure une suite des évenements en Inde, avec un Galahad anéanti qui n'est plus sur de rien, trahis par tous et en quête de vérité : de quoi casser le monolithisme du personnage et lui apporter bien plus de profondeur qu'un simple charisme apparant. Et bien non, on nous balance les crédits en pleine figure au moment où l'intrigue prend vraiment de l'enjeu et de la matière. De plus, qui ne revaît pas de voir une Inde sous occupation anglaise infesté de lycanthropes et d'autre créatures liés aux traditions locales. Rien de tout cela ne sera approndis. Et c'est dommage, car on note tout de même une phase d'infiltration à l'arbalette intéressante : il faut respecter un qte, en appuyant ni trop tôt ni trop tard pour assassiner les gardes qui font preuve d'intelligence pour la première fois du jeu. Certaines phases deviennent plaisantes grâces aux armes loufoques qu'on ramasse comme les thermites qui ne feront qu'une bouchée des ennemis, mais ces passages sont bien malheuresement bien trop courts.

Les plus
  • Visuel irréprochable
  • Armes originales et plaisantes à jouer (thermite comme fusil électrique)
  • Epoque riche et chara-design sublime
Les moins
  • Un cover shooter sans nouveauté aucune
  • Durée de vie trop courte
  • Mauvaises gestion du rythme
  • Overdose de cinématiques sans coupure
11

Negliger le rythme d'un jeu, c'est négliger l'attention de son joueur et la prendre comme aquise. C'est l'élément majeure qui fait passer un jeu de purge à blockbuster sympa du dimanche. Malgré cette immersion historique si bien détaillée et le soin apporté à l'aura qui se détache des chevaliers de la table ronde; l'opus ne nous captive pas vraiment . C'est la douche froide lors de l'épilogue qui survient au bout de seulement 6 heures de jeu, là ou tout était mis en place pour que le jeu décolle. Un seul mot à retenir de The order : 1886  "dommage".